Du pot belge au tribunal

Les défenseurs de l’ancien coureur professionnel Laurent Roux s’en sont violemment pris à la Fédération française de cyclisme au dernier jour du procès du «pot belge», vaste affaire de trafic de produits dopants dont le jugement tombera le 3 juillet, deux jours après le début du Tour de France. Des peines allant d’un mois avec sursis à quatre ans de prison ferme ont été requises au tribunal correctionnel de Bordeaux à l’encontre des 23 prévenus, dont l’ex-champion Laurent Roux, 33 ans, et son frère Fabien, 24 ans. Le procureur a demandé pour eux trente mois de prison dont 18 avec sursis.

À la barre, les deux frères Roux sont longuement revenus sur la banalisation des produits dopants, dans le milieu du cyclisme.

Des professionnels en mal de performance aux amateurs en mal de professionnalisme, les débats se sont recentrés sur les pratiques des cyclistes amateurs. Prise de contact avec le «pot belge», un cocktail à base d’amphétamines, consommation devenant compulsive, puis dépendance au produit. Les témoignages se sont succédé à la barre.
 
Christian Gérard, un Bordelais de 43 ans qui n’a pas «réussi à devenir professionnel» dans les années 80, a raconté l’apparition du pot belge «en 85, quand les amphétamines pharmaceutiques sont devenues introuvables». «Ca s’est fait progressivement», a-t-il raconté pour expliquer comment il était devenu dépendant alors qu’il rencontrait des «problèmes familiaux». Il a affirmé qu’il avait commencé à revendre une partie des pots uniquement dans le but de financer sa propre consommation. 
 
Même parcours pour Laurent Scarano, un Varois de 40 ans, qui a déclaré avoir «approché» les produits dopants «en côtoyant les professionnels». Scarano, qui souhaitait relancer sa carrière amateur, a lui aussi indiqué avoir «systématisé l’usage de « pot belge » indépendamment du vélo» lorsqu’il a rencontré des «problèmes personnels». Sa compagne a témoigné des effets de la prise de toxiques, indiquant que son mari était devenu «agressif, violent», perdant une quinzaine de kilos. Le Varois a confirmé qu’en 2004 il avait consommé une centaine de pots d’une dizaine de cl, qu’il prenait à toute occasion, «pour faire la fête» ou «pour travailler».
 
Voir aussi : Pot belge, une gangrène généralisée

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