Les lacunes de l’Académie au service du totalitarisme sportif

Le lobby médico-sportif lance une nouvelle offensive. Le ministère des « Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative » – dont l’intitulé rappelle les grandes heures des régimes totalitaires – dirigé par le « médecin du sport » Valérie Fourneyron, doit mettre en œuvre dans les semaines à venir son plan « en faveur de l’activité physique ». Dans le même temps, un rapport* publié sous l’égide de l’Académie de médecine et dont la presse s’est largement fait l’écho, vante les « bienfaits » du sport, allant jusqu’à proposer qu’il fasse « partie des prescriptions au cabinet médical » et bénéficie à ce titre d’une prise en charge par l’assurance maladie ! Ironie du calendrier, cette ahurissante proposition intervient alors qu’une affection aussi délétère que l’hypertension artérielle sévère se trouve exclue de la prise en charge à 100% dont elle bénéficiait jusqu’ici…

Sans doute victime d’un accès d’hypoxie cérébrale que son amour du sport ne lui a pas évité, l’auteur de ce rapport a, notamment, oublié de prendre en compte les innombrables pathologies et accidents directement liés à la pratique sportive, qui coûtent cher eux aussi à la sécurité sociale en soins et arrêts de travail, voire invalidité, mais dont les officines pseudo-scientifiques de légitimation du sport, telle l’IMAPS (financée par la Mutualité française qui y recycle quelques apparatchiks), ne parleront jamais !

Il est vrai qu’une partie du corps médical en tire sa subsistance, alors… Puisqu’on vous dit que c’est bon pour la santé… continuons à fabriquer des drogués du vélo, des dingos du jogging, des toqués du ballon, des agités de la raquette, des accros de la muscu, des excités du chrono, des fous du stade, des brouteurs de pelouse ou des bonzes de tatamis, des tripoteurs de vestiaire, des fanas de la mycose, des éclopés de la gym, des abonnés au claquage, des récidivistes de l’entorse, des héros de la fracture, des déglingués de la glisse, des défoncés de l’extrême et des morts sur piste, ça fait tourner les petites affaires des praticiens de « médecine sportive », des talibans de la performance et autres industriels de la bougeotte organisée et du décervelage collectif.

M. de la Palice n’aurait eu pourtant nul besoin des lumières de l’Académie ni d’un quelconque « rapport » pour comprendre que s’il faut des « médecins du sport », c’est bien qu’il s’agit d’une maladie.

________________

* On relèvera que les compétences de l’auteur de ce rapport, le Dr Jacques Bazex (dermatologue de formation), ne lui confèrent aucune légitimité scientifique particulière dans le domaine concerné.

Les commentaires sont clos.

« Retour à l'accueil